À la fin du XIe siècle, Artaud, évêque de Maurienne, cède l’église paroissiale de La Chambre à l’abbaye piémontaise de Saint-Michel-de-la-Cluse pour y fonder un monastère bénédictin.
L’église, placée sous le vocable de l’Assomption de la Vierge est érigée en collégiale en 1514 par le Pape Léon X, à la demande de Louis de Seyssel, Comte de la Chambre. Elle prend alors le vocable de Saint-Marcel.
Cet édifice conserve un remarquable portail en albâtre sculpté, de la fin de la période romane, qui a été réemployé lors des restaurations menées en 1688. Classé Monument historique, il est daté, par comparaison, du XIIIe s.
Une archivolte à trois grandes voussures repose sur quatre séries de colonnettes doubles supportant des chapiteaux à motifs végétaux et anthropomorphes.
De part et d’autre de la porte, un chapiteau historié est encadré par deux autres mêlant feuillages et monstres grimaçants.
À gauche, la scène principale, accentuée par un combat entre l’ange et le diable, figure le meurtre d’Abel par son frère Caïn.
À droite, sous deux doubles arcatures, trois scènes bibliques sont évoquées : Zachée, l’Entrée du Christ à Jérusalem pour les Rameaux et une Annonciation.
Les Cordeliers s’installent au milieu du XIVe s. à La Chambre, avec l’accord d’Amédée de Savoie-Achaïe, évêque de Maurienne et de son beau-frère Jean II de La Chambre, vicomte de Maurienne.
Le pape Urbain V confirme en 1367 l’établissement de cette communauté franciscaine qui tenait également à proximité un hôpital et une léproserie. Leur église servit de sépulture à la famille de La Chambre ainsi qu’aux de Rubaud. La façade de style gothique flamboyant date du XIVe siècle ; les chapiteaux du portail s’apparentent à ceux conservés dans une chapelle de l’église paroissiale.
Le cloître et la salle capitulaire ont été partagés et transformés en ferme après la Révolution, marquant durablement l’édifice.